Warning: fsockopen() [function.fsockopen]: unable to connect to picasaweb.google.com:80 in /mnt/103/sda/3/6/challengelogan/wp-includes/class-snoopy.php on line 1158

Du 26 au 28 août

L’entrée en Ukraine est facile. Signe que nous sommes sur la route du retour (déjà ? enfin ?), nous n’avons pas besoin de visa pour entrer dans le pays, simplement d’un passeport en règle. Pourtant certaines coutumes ont la vie dure, les douaniers nous font ouvrir tous les sacs, essayant de dénicher un petit « cadeau ». Mais non, nous sommes maintenant aguerris au passage de douane et nous n’avons plus peur de patienter pour ne pas payer. Le douanier avait beau nous montrer le tiroir de son bureau en nous suggérant d’y laisser glisser quelques billets, tout ce que nous avons trouvé, ce sont quelques caramels mous. Nous n’avons pas payé aux 15 frontières précédentes, ce pas pour commencer maintenant !

Et puis nous trouvons plus malheureux que nous… Dans le bureau, il y a aussi un chauffeur de camion roumain qui est coincé entre les frontières ruse et ukrainienne depuis deux semaines ! Impossible de savoir exactement pourquoi il ère dans ce no man’s land administratif. Nous échangeons quelques mots avec lui, surtout Adrian, il nous explique la route à suivre jusqu’en Moldavie et avant de nous séparer lui offrons nos dernières boîtes de conserve, du cassoulet sévillan ! Apparemment, ça lui fait plaisir. 

Passées les dernières formalités, direction Kiev sur une route plate et lisse comme un billard… mais ce serait trop beau. Après seulement un petit kilomètre, demi-tour, la route est en travaux, comme au Kazakhstan. Il n’y a aucune indication de déviation, les abords de la route sont boueux et prêts à nous enliser ; pour finir la nuit est bientôt complètement tombée. 

Nous devons longer la route principale par les petites routes à travers les villages, au milieu des vaches et des chèvres. Ca patine dans la boue mais on avance. 

Nous revenons régulièrement sur la route principale et à chaque barrage, il y a des jeunes pour offrir leurs services de guide à travers les petites routes, histoire de ne pas perdre trop de temps, le tout pour le prix raisonnable de 200$. Sans nous ! 

Et oui c’est encore et toujours l’aventure avec le Challenge Logan 2008, l’adrénaline qui monte quand les choses se compliquent. Nous nous engageons dans un champ boueux derrière quelques 4×4. Encore une fois notre crainte est de rester enlisés. Nous arrivons à nous extirper du piège, non sans avoir copieusement fait patiner les roues.

La route continue avec des pierres à peine concassées. Nous croisons et dépassons plusieurs voiture chargées à ras-bord. A bord des familles de Roumains, Russes, Moldaves, Ukrainien et Franco-Hispano-Roumains.

Après avoir dépanné un voyageur de quelques litres d’essence, nous posons nos bagages dans un petite ville d’Ukraine. Il est un peu tard et tout est fermé. Devant ce qui ressemble à moitié à un restaurant je demande à une cliente si on peut encore manger ici. “Hablas español ?” me demande-t-elle. J’en ai deux dans les voitures mais je préfère tenter d’utiliser les 3 mots que je connais… c’est suffisant pour que cette portuguaise m’explique qu’ici aussi il est trop tard pour manger. Nous ferons quand même une petite photo avec un espagnol pour la postérité. Adios.

Repartis à travers les forêts, nous longeons des kilomètres de palissades, mais aucune planche n’est jamais vraiment parallèle avec sa voisine. Je pense qu’un Allemand aurait un peu le mal de mer.

Soudain un panneau indique la direction de Tchernobyl sur la droite. Bizarre, je croyais que c’était fermé par là. Depuis ce moment, nous avons tous le côté droit du corps un peu phosphorescent, est-ce normal ?

De la belle ville de Kiev, nous ne verrons qu’un pont et un statue de l’époque soviétique car nous n’avons pas le temps de rester et nous partons directement vers Odessa, sur les rives de la Mer Noire. C’est une autoroute, la conduite est reposante, nous pouvons nous détendre un peu.

Nous sommes maintenant très proches de la Moldavie et la Roumanie, mais nos cartes sont peu précises et nous ne savons pas exactement où nous allons passer la frontière. Apparemment nous allons passer directement en Roumanie, en nous dirigeant à l’instinct. Mais non ! Le 17e pays du Challenge Logan compte sur nous et nous n’avons pas le choix : il y a un bandeau de terre de la Moldavie jusqu’à la Mer Noire et nous devons passer 2h et 2 minutes supplémentaires pour atteindre la Roumanie, à savoir 1 h pour entrer en Moldavie, 2 min pour traverser les 2 km de Moldavie et encore 1 h pour sortir de Moldavie. Nous ajoutons quelques tampons à notre collection.

Du côté roumain, nous prenons, pour la première fois depuis longtemps, la file réservée aux citoyens européens. La police nous accueille avec un sourire : Challenge Logan ? Je vous ai vu dans les journaux ?!?!?!? En Roumanie ??? Apparemment notre réputation nous a précédés. Et on ne nous demande même pas de cadeau ! Vraiment trop facile.

A cet instant, nous décidons que nous avons bien mérité un mini-séjour d’au moins une journée A LA PLAYA, donc nous mettons le cap sur Constanta, sur la côte roumaine de la Mer Noire. C’est une station balnéaire pour les habitants de Bucarest, à seulement deux heures de la ville. Un système très développé en Roumanie est que les particuliers louent une ou plusieurs chambre de leur maison pour quelques nuits, une sorte de B&B pas cher. Ainsi à Constanta on est loin des horribles immeubles de Benidorm au sud de Barcelone, pourvu que ça dure. En revanche la ville a fait le plein de bars, restaurants, paillotes, discotèques. Les Espagnols n’ont pas manqué les posters d’Ibiza, apparemment le modèle plus ou moins avoué. 

Alors nous prenons le temps de nous poser un peu, de savourer un bain de soleil, de faire trempette dans une mer bleu azur (il s’agit toujours de la Mer Noire) et autour d’une bonne bière nous réalisons que notre aventure touche bientôt à sa fin. Déjà, parce que le temps passe si vite. Enfin, parce que nous sommes vidés. Nous avons bientôt gagné la partie, nos étapes à Cologne ou à Istanbul nous paraissent si lointaines déjà, que de souvenirs qui se bousculent, nous repensons à toutes ces sensations, ces instants, ces pensées, ces rencontres, à toute notre aventure depuis 6 semaines, les plus intenses de notre vie.

 

http://picasaweb.google.com/antoine.derome/2008_08_25262728_ukraine_mer_noire_roumanie