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Du 20 au 22 août 

Nous dormons dans un hôtel avec une jolie réceptionniste mais des lits durs comme du bois, on ne peut pas tout avoir. Au moins nous pouvons nous reposer. Nous quittons Aqtobe le matin à 8h30, mais il nous faudra plus de 2h pour trouver la sortie de cette ville. Soit c’est un labyrinthe soit nous ne sommes pas réveillés, soit nous ne sommes pas très fûtés… A  chaque fois que nous demandons notre chemin, on nous indique une direction différente de la précédente ! C’est infernal ! Nous faisons donc des tours et des tours dans Aqtobe, kidnappant de temps à autre une personne pour nous guider, mais ça ne fonctionne pas aujourd’hui. Le mot que nous avons le plus entendu est XXXX qui signifie « demi-tour » ! Finalement, nous trouvons la bonne route, faisant fi du dernier aqtobête qui essaie de nous envoyer dans une autre direction. Ouf, le Challenge ne finira pas à Aqtobe !  

Direction la Russie, Sergio est impatient de retrouver un pays plus au nord, avec un peu de verdure, des arbres, des lacs… et surtout pas de poussière. Nous avons besoin de nous réconcilier avec la nature ! Nous arrivons à la frontière russe à la tombée de la nuit, le ciel s’est assombri, nous faisons la queue derrière quelques voitures et poids lourds, tranquillement, les premières gouttes du Challenge vont bientôt tomber. En attendant, nous contemplons au loin une mini tornade qui traverse la steppe et les herbes à perte de vue qui ondulent et font comme des vagues sur la mer.
Nous traversons enfin la douane kazakhe, sans plus de problème que quelques contrôles de bagages. Cela va d’autant plus vite que les coffres des voitures sont pleins de poussière en plus de nos affaires. Le contrôle se borne donc à nous demander si nous transportons de la drogue ? des armes ? des pierres précieuses ? des objets ancients ? Ben non, pas aujourd’hui. 

Nous entrons ensuite dans les bureaux de la douane russe avec un peu d’appréhension. On nous a dit que dans cette région de la Russie il y a beaucoup de corruption et que la mafia est très présente. Mais ce qui nous frappe vraiment c’est le changement en quelques mètres. Le faciès, finis les visages mongols ou asiatique, ici que des blonds. La façon de se déplacer est différente également. Et surtout ils sont équipés pour la paperasse. Avec son cahier en main, l’inspecteur veut tout voir cette fois, avec la grande demande finale « a present » (un cadeau en anglais). Toi Present, moi Antoine, enchanté. Nous n’avons pas à nous forcer beaucoup pour faire les idiots. Bon nous tombons sur têtu, nous lui expliquons que nous n’avons rien mais il insiste. Au final c’est lui qui nous rendra service en nous débarrassant d’un CD espagnol, après plusieurs semaines à l’écouter, nous n’en pouvions plus ! Merci, merci, merci et en avant la Russie. 

Nous arrivons rapidement au premier village. C’est un autre monde, tout s’améliore, la route a moins de trous, les maisons sont plus modernes, on se rapproche de l’Europe. Nous nous arrêtons dans un restaurant pour routiers, le problème c’est que nous n’avons pas de roubles pour payer. Nous essayons de changer quelques Euros mais personne n’en veut ! Finalement, nous faisons le change pour un bon prix tandis qu’Adrian négocie la revente d’une batteire de voiture. Aussitôt vendue, l’homme disparaît dans la pénombre comme un fantôme. Etrange… Quoi qu’il en soit, nous avons assez d’argent pour un bon bortsch (le potage national) et une chambre d’hôtel. 

Le lendemain, nous prenons la route vers Tol’jatti ou Togliatti ou encore Тольятти. C’est la ville ou se situe l’usine AvtoVAZ, l’un des derniers partenaires de Renault. Nous traversons Samara, la capitale de la région et en quelques heures d’une route parfaite, entre les arbres, et la fraîcheur, nous arrivons à l’usine. Elle est énorme. Elle mesure 10 km de long et fabrique les véhicules de la marque star (pas tsar) en Russie, Lada, auxquels s’ajoutera bientôt la Logan. Il y a même une sorte de centrale électrique pour fournir directement l’usine. Nous ne faisons pas le tour de l’usine (trop long !), nous prenons quelques photos et repartons vers Moscou. 

Nous repartons vers Moscou, et la verdure a réellement un effet reposant pour nos nerfs mis à rude épreuve au Kazakhstan. Nous roulons à bon rythme, 100-120 km/h. Comme les Russes, nous jouons à saute-mouton avec les camions, au début nous sommes un peu inquiets de franchir des lignes continues, mais comme tout le monde le fait… jusqu’à ce qu’on la police nous arrête ! Deux grands policiers sorte d’une petite Lada, nous emmène à leur voiture et c’est parti pour l’inspection des documents et l’explication de l’infraction. Nous disons que nous ne comprenons pas, qu’à cela ne tienne, avec un papier, un crayon et une règle ( !) et nous dessine minutieusement ce qui s’est passé. Il emmène ensuite Sergio (le conducteur) sur la scène du crime. Un perfectionniste, ça dure 20 min mais nous n’avons pas d’argent et plus de disques. Problème. Le policier est désespéré. Un ange passe… doucement… Pour nous sortir de là nous lui expliquons que nous avons un cadeau très spécial pour lui, qui vient de très loin et qui vaut très cher : un t-shirt Renault F1 original encore plié et emballé, avec tous les logos et marques d’authenticité. Il en reste baba. Son visage change,, s’illumine, comme celui d’un enfant. A partir de là tout est plus facile. Nous sommes épargnés et par ici les passeports, tout le monde se serre la main et nous remontons sans traîner dans nos voitures. Finalement, tout le monde aime recevoir des cadeaux exotique. 

Cet incident nous a mis en appétit, nous nous arrêtons à un grand restaurant avec des tables au milieu de la forêt. Il a au fond de petites cabanes qui permettent aussi d’y passer des vacances. Pourquoi pas, il y a un lac juste à côté. Côté gastronomie, c’est le grand retour du pain tel que nous le connaissons. Pour accompagner, nous commandons de tout : hareng, viande au barbecue, salades,… La sieste s’annonce bonne pour ceux qui ne conduirons pas.

 

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